
Photovoltaïque
Publié le :
21/11/2011
21
novembre
nov.
11
2011
Le Conseil d’Etat considère, qu’aux termes de l’article 10 de la loi du 10 février 2000, les contrats régis par le présent article sont des contrats administratifs qui ne sont conclus et qui n'engagent les parties qu'à compter de leur signature.
Décision du Conseil d'Etat 16 novembre 2011Le Conseil d’Etat considère qu’aux termes de l’avant dernier alinéa, de l’article 10 de la loi du 10 février 2000, les contrats régis par le présent article sont des contrats administratifs qui ne sont conclus et qui n'engagent les parties qu'à compter de leur signature.
Il en déduit que les producteurs, à l’égard desquels l’obligation de conclure un contrat d’achat d’électricité a été suspendue, ne peuvent être regardés comme étant liés à Electricité de France ou un autre distributeur par un contrat ou placés dans une situation juridiquement constituée avant la signature d’un tel contrat.
Il en déduit que le décret en litige ne méconnait pas le principe de non-rétroactivité des actes administratifs.
Et, pour faire bonne mesure, il invoque également l’intérêt général qui s’attachait à redéfinir les conditions d’achat de l’électricité issue de l’énergie radiative du soleil.
Il considère également que cet intérêt général est démontré par les effets limités dans le temps de la mesure de suspension prononcée.
Et le Conseil d’Etat considère qu’il incombait à l’autorité investie du pouvoir réglementaire d’édicter pour des motifs de sécurité juridique les mesures transitoires qu’impliquait la réglementation nouvelle.
Il estime qu’en subordonnant le maintien de l’obligation de conclure un contrat d’achat aux conditions antérieurs pour les installations ayant fait l’objet d’une acceptation de la proposition technique et financière le raccordement aux réseaux avant le 2 décembre 2010 à la mise en service des installations dans un délai au moins égal à 9 mois à compter de la publication du décret, le pouvoir réglementaire a donné aux producteurs un délai raisonnable.
Le moyen le plus contestable me semble-t-il, est celui qui consiste à indiquer que la date du 2 décembre 2010 retenue par le décret attaqué est celle de l’annonce faite par le gouvernement de la mesure de suspension.
Et le Conseil d’Etat vient donc considérer que cette date du 2 décembre 2010 n’a pu prendre personne en traitre puisqu’en suspendant l’obligation de conclure un contrat d’achat pour les producteurs qui n’avaient pas encore notifié leur acceptation de la proposition technique et financière de raccordement au réseau le 2 décembre 2010 et en exceptant de la suspension ceux qui l’avaient déjà notifiée, le décret attaqué n’aurait pas méconnu le principe d’égalité.
C’est à mon avis, et je l’ai toujours soutenu, la position la plus contestable du Conseil d’Etat .
Car en effet, un décret, c’est-à-dire un acte réglementaire, s’apprécie dans sa légalité au jour où il est pris.
Mais le Conseil d’Etat n’hésite pas à distordre ce principe du droit pour considérer que dès lors que le gouvernement fait une annonce à une date déterminée, il peut prendre ultérieurement un décret rappelant la date de cette annonce pour faire courir les effets de ce décret à la date de cette annonce.
C’est donner et je le maintiens, un caractère rétroactif à ce décret et c’est tout à fait contestable.
Je ne doute pas que cette affaire va maintenant partir devant les juridictions européennes tant sont graves les atteintes aux principes d’égalité d’une part et aux principe de non-rétroactivité d’autre part.
En l’état, cette décision confirme toutefois que l’ensemble des dossiers qui n’auront pas été notifiés avant le 2 décembre 2010 seront rejetés.
Cet article n'engage que son auteur.
Crédit photo : © Moreno Novello - Fotolia.com
Auteur

DROUINEAU Thomas
Avocat
1927 AVOCATS - Poitiers
Saint-Benoît (86)
Historique
-
Effet de la déclaration d'illégalité du POS
Publié le : 30/11/2011 30 novembre nov. 11 2011Collectivités / Urbanisme / Permis de construire/ Documents d'urbanismeL'illégalité d'un document d'urbanisme résultant d'un vice de forme de procédure ne peut plus être excipée ou invoquée par voie d'exception après l'expiratio...
-
Opposabilité des circulaires publiées sur internet
Publié le : 30/11/2011 30 novembre nov. 11 2011Collectivités / Services publics / Service public / Délégation de service publicEn application des dispositions du décret du 8 décembre 2008, ces actes administratifs adressés par les Ministres aux services et établissements de l'Etat so...
-
Procédure devant la CJUE: dépôt et réception des pièces de procédure par voie électronique avec e-Curia
Publié le : 25/11/2011 25 novembre nov. 11 2011Collectivités / International / Droit Européen / Droit communautaireLa Cour de justice de l'Union européenne a mis en service une application dénommée e-Curia permettant le dépôt et la réception des pièces de procédure par vo...
-
Photovoltaïque
Publié le : 21/11/2011 21 novembre nov. 11 2011Collectivités / Environnement / Principes générauxLe Conseil d’Etat considère, qu’aux termes de l’article 10 de la loi du 10 février 2000, les contrats régis par le présent article sont des contrats administ...
-
La gestion et le financement de la collecte des déchets ménagers
Publié le : 17/11/2011 17 novembre nov. 11 2011Collectivités / Finances locales / Fiscalité/ Gestion de fait/ Chambre des ComptesDans un rapport publié en septembre 2011, la Cour des Comptes vient de passer au peigne fin la gestion des déchets ménagers et assimilés par les Collectivité...
-
Création de l'agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes dinformation
Publié le : 15/11/2011 15 novembre nov. 11 2011Collectivités / International / Droit Européen / Droit communautaireLe règlement portant création d’une agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle au sein de l’espace de liber...
-
Les banques des collectivités et les emprunts structurés
Publié le : 15/11/2011 15 novembre nov. 11 2011Collectivités / Finances locales / Fiscalité/ Gestion de fait/ Chambre des ComptesIl appartiendra aux acteurs du monde bancaire de démontrer les conditions dans lesquelles ils ont porté, à la connaissance des collectivités, le risque indui...