
Assurances : le démarchage téléphonique des courtiers plus strictement encadré
Publié le :
28/03/2022
28
mars
mars
03
2022
Le décret n° 2022-34 du 17 janvier 2022, paru au journal official le 18 janvier dernier, modifie les modalités de renforcement de l'encadrement du démarchage téléphonique en matière de distribution de produits d'assurance.Ainsi, il précise les modalités de conservation des enregistrements des appels de vente et d'information des salariés et des prospects et pose de nouvelles sanctions à l’égard des distributeurs d’assurances.
A titre liminaire, il sera rappelé qu’est considéré comme un “distributeur de produits d'assurance ou de réassurance tout intermédiaire d'assurance ou de réassurance, tout intermédiaire d'assurance à titre accessoire ou toute entreprise d'assurance ou de réassurance” (L511-1 C. des ass.).
Par ailleurs, pour mémoire, le nouvel article L112-2-2 IV prévoira qu’ “Afin de permettre à l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution et à la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes de contrôler le respect des obligations prévues au présent article, les distributeurs enregistrent, conservent et garantissent la traçabilité de l'intégralité des communications téléphoniques intervenues avant la conclusion du contrat d'assurance, pendant une période de deux années.”
L’alinéa suivant précise cependant que “Le présent article n'est pas applicable lorsque le distributeur est lié au souscripteur ou à l'adhérent éventuel par un contrat en cours ou lorsque le souscripteur ou l'adhérent éventuel a sollicité l'appel ou a consenti à être appelé, en engageant de manière claire, libre et sans équivoque une démarche expresse en ce sens.”.
Toutefois, afin de respecter ses obligations, le distributeur devra tenir à la disposition de “l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution et de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes les pièces justificatives permettant de vérifier le respect des conditions prévues au premier alinéa du présent V.”
Le décret prévoit donc qu’en cas de manquement à l’une des obligations de cet article, le distributeur s’expose à une peine d'amende prévue pour les contraventions de la 5e classe.
Ce décret instaure donc une nouvelle sanction pécuniaire en cas, notamment, de manquement aux règles en matière de protection des données personnelles.
En effet, le courtier d’assurances qui ne respecterait pas ses obligations en matière de protection des données personnelles pourrait cumuler trois sanctions pécuniaires de la part de la CNIL, de la DGCCRF et de l’ACPR.
A notre sens, c’est là une sonnette d’alarme pour l’ensemble des distributeurs d’assurance, lesquels devront vite se mettre en conformité.
Enfin, ce décret détermine également les parties considérées comme liées par un contrat en cours et les critères selon lesquels un appel peut être considéré comme ayant été sollicité ou consenti.
Ainsi, « le contrat en cours s'entend de tout contrat d'assurance ou de tout contrat portant sur les opérations mentionnées aux articles L. 311-1 et L. 311-2 du code monétaire et financier en vigueur à la date de la prospection par voie téléphonique », par ailleurs, « Sont regardés comme liés à ce contrat les parties à ce dernier et le distributeur qui l'a directement proposé ».
Enfin, un appel ne peut être regardé comme ayant été sollicité ou consenti lorsque, notamment, le souscripteur ou l’adhérent éventuel n’a pas été informé avant l’appel sollicité de l’identité du distributeur, lorsque l’appel intervient au-delà de trente jours suivant la date à laquelle le souscripteur ou l’adhérent éventuel a consenti à être appelé ou encore lorsque le consentement de ce dernier n’a pas été exprimé clairement et librement.
Le décret entrera en vigueur le 1er avril 2022.
Cet article n'engage que son auteur.
Auteur
Maxime HARDOUIN
Historique
-
Assurances : le démarchage téléphonique des courtiers plus strictement encadré
Publié le : 28/03/2022 28 mars mars 03 2022Particuliers / Patrimoine / AssurancesEntreprises / Marketing et ventes / Publicité/ marketingLe décret n° 2022-34 du 17 janvier 2022, paru au journal official le 18 janvier dernier, modifie les modalités de renforcement de l'encadrement du démarcha...
-
Digital Market Act : Les Américains en rêvent ? Les Européens le font !
Publié le : 23/03/2022 23 mars mars 03 2022Entreprises / Marketing et ventes / E-commerceL’idée peut surprendre, tant les critiques pleuvent sur la proposition européenne de Digital Market Act. On se souvient, notamment, de celles de Tim Cook,...
-
Déséquilibre significatif : premières précisions de la Cour de cassation depuis la réforme de 2016
Publié le : 28/02/2022 28 février févr. 02 2022Entreprises / Marketing et ventes / Contrats commerciaux/ distributionPar un important arrêt du 26 janvier 2022 (n°n°20-16.782), la Cour de cassation a eu, pour la première fois, à se pencher sur la notion de déséquilibre sig...
-
La garantie légale de conformité bientôt étendue aux contenus et services numériques
Publié le : 22/11/2021 22 novembre nov. 11 2021Particuliers / Consommation / Informatique et InternetEntreprises / Marketing et ventes / E-commerceAfin de transposer deux directives européennes du 20 mai 2019, une nouvelle ordonnance n° 2021-1247 du 29 septembre 2021 relative à la garantie légale de c...
-
Loi EGALIM 2 : les principales nouveautés à retenir
Publié le : 02/11/2021 02 novembre nov. 11 2021Particuliers / Consommation / AgroalimentaireEntreprises / Marketing et ventes / Contrats commerciaux/ distributionLa loi Egalim 2 vient d’être adoptée et certaines de ses dispositions entrent en vigueur immédiatement. Quels changements sont à prévoir pour les acteurs d...
-
Abus de position dominante et prix excessifs : la Cour de cassation invalide la doctrine de l’Autorité de la concurrence
Publié le : 30/09/2021 30 septembre sept. 09 2021Entreprises / Marketing et ventes / ConcurrenceComment caractériser un prix « non équitable » en l’absence de prix de référence extérieurs ? Telle est la problématique à laquelle a été confrontée l’Auto...
-
MARQUES FIGURATIVES - LE TRIBUNAL DE L’UE DÉBOUTE CHANEL DE SON ACTION CONTRE HUAWEI
Publié le : 02/06/2021 02 juin juin 06 2021Entreprises / Marketing et ventesEntreprises / Marketing et ventes / Marques et brevetsDans un arrêt du 21 avril 2021, le Tribunal de l’Union européenne a fait échec au recours de Chanel contre l’enregistrement de la marque demandée par Huawe...