
Effet de l'ancienneté mentionnée sur le bulletin de paie
Publié le :
30/08/2022
30
août
août
08
2022
Aux termes d’un arrêt rendu le 11 mai 2022 (n°20-21.362), la Cour de cassation a eu l’occasion de se prononcer sur la question de la valeur probante des mentions du bulletin de paie en matière d’ancienneté.La Cour de Cassation a rappelé au visa de l’article R. 3243-1 du Code du travail que la date d’ancienneté figurant dans le bulletin de paie valait présomption de reprise d’ancienneté, sauf à l’employeur à rapporter la preuve contraire.
La Cour d’appel avait exclu la reprise d’ancienneté d’une salariée à la date de son premier CDD, en raison des périodes d’interruption entre les CDD successifs précédant son embauche en CDI.
Or, les bulletins de paie de la salariée mentionnaient une date d’entrée dans l’entreprise à la conclusion du premier CDD, et la Cour de cassation a censuré la décision de la Cour d’appel en considérant que les Juges auraient dû rechercher si les mentions figurant dans les bulletins de paie ne faisaient pas présumer l’ancienneté revendiquée par la salariée.
La Haute Juridiction confirme alors une jurisprudence établie depuis 2008 selon laquelle les mentions du bulletin de salaire valent présomption et posée depuis 2011 en matière de reprise d’ancienneté spécifiquement, tout en rappelant qu’il s’agit d’une présomption simple.
Cette présomption en faveur du salarié joue pour toutes les mentions du bulletin de salaire (qualification du salarié, convention collective, conditions de rémunération, temps de travail) : le salarié pourra s’en prévaloir et l’employeur ne pourra la renverser qu’en démontrant que ces mentions procèdent d’une erreur et non de sa volonté.
De la même façon, l’employeur ne pourra pas se prévaloir des mentions du bulletin de salaire si le salarié apporte la preuve qu’elles ne sont pas conformes à la réalité de la relation de travail.
Ainsi la présomption vaut en matière de reprise d’ancienneté malgré l’absence de clause, mais l’employeur peut apporter la preuve contraire et notamment démontrer qu’il était convenu que l’ancienneté ne soit pas reprise.
Suite à cet arrêt, la Cour de cassation est venue compléter sa jurisprudence en juin 2022, en précisant que la présomption de reprise d’ancienneté ne joue pas en cas de mentions contradictoires sur les bulletins de paie.
Cet article n'engage que son auteur.
Auteur
Apolline LANDRY
Historique
-
Nouvelles constructions et préjudices pour les voisins : ensoleillement, intimité et vues
Publié le : 01/09/2022 01 septembre sept. 09 2022Particuliers / Patrimoine / ConstructionLe Pays basque connaît actuellement un manque de logement... à des prix abordables. Le secteur de la construction est donc florissant et de très nombreux p...
-
Commission de Voies d’exécution : du changement !
Publié le : 01/09/2022 01 septembre sept. 09 2022Actualités EUROJURISBertrand LARONZE, qui assurait jusqu’à présent la co-présidence de la commission de Voies d’exécution avec Tristan CHEVREAU, quitte le cabinet Cornet, Vincen...
-
Exercice du droit de préemption puis renonciation : nouveau cas de responsabilité sans faute de la commune ?
Publié le : 31/08/2022 31 août août 08 2022Collectivités / Contentieux / Responsabilité administrativePar sa décision en date du 13 juin 2022, le Conseil d’État retient, pour la première fois, la responsabilité sans faute d’une commune ayant renoncé à son d...
-
La réalisation de travaux de rénovation d'un restaurant dans un immeuble en copropriété
Publié le : 30/08/2022 30 août août 08 2022Entreprises / Gestion de l'entreprise / Construction ImmobilierNotamment lors d'une cession de fonds de commerce de restaurant ou lors de la transformation de locaux commerciaux en restaurant il est fréquent que le ces...
-
Effet de l'ancienneté mentionnée sur le bulletin de paie
Publié le : 30/08/2022 30 août août 08 2022Entreprises / Ressources humaines / Salaires et avantagesAux termes d’un arrêt rendu le 11 mai 2022 (n°20-21.362), la Cour de cassation a eu l’occasion de se prononcer sur la question de la valeur probante des me...
-
Un employeur peut-il sanctionner des fautes commises par un salarié plus de deux mois auparavant ?
Publié le : 29/08/2022 29 août août 08 2022Particuliers / Emploi / Licenciements / DémissionEntreprises / Ressources humaines / Discipline et licenciementSi, en principe, l’employeur doit impérativement sanctionner la faute d’un salarié dans un délai de deux mois à compter de sa connaissance des faits, la Co...