
Certificat d'urbanisme, PLU et loi Littoral
Publié le :
20/12/2024
20
décembre
déc.
12
2024
Il arrive qu’un terrain situé en zone constructible d’un document d’urbanisme ne le soit pas nécessairement au sens des dispositions de la loi « littoral ».Or, cette contradiction entre PLU et dispositions légales peut avoir de lourdes conséquences financières pour les communes.
Pour rappel, il incombe à l'autorité administrative d’écarter l’application d’un règlement illégal (CE, avis, 9 mai 2005, n° 277280).
Cela signifie qu’à l’occasion de l’instruction de demandes de certificats ou d’autorisations d’urbanisme, la collectivité doit s’assurer de la conformité du projet au PLU, mais également de la conformité du PLU aux dispositions légales…
En s'abstenant, dans le cadre de l'instruction d'une autorisation d'urbanisme, d'écarter les dispositions illégales du PLU, le maire commet une illégalité fautive susceptible d'engager la responsabilité de sa commune (CE, 18 février 2019, commune de l'Houmeau, n° 414233).
Dans cette décision, à l’occasion de la cession d’un terrain, une commune avait délivré un certificat d’urbanisme informatif en rappelant les règles du PLU applicable, lequel classait la parcelle constructible au moins pour partie.
Fort de ce certificat, les intéressés se sont portés acquéreurs avec l’objectif d’y construire une maison d’habitation.
Toutefois, le permis de construire ultérieurement délivré a été annulé dès lors que cette parcelle était en réalité inconstructible en application des dispositions de la loi « Littoral ».
Les acquéreurs avaient donc, sur la base du certificat d’urbanisme, fait l’acquisition, au prix fort, d’un terrain finalement inconstructible.
Les acquéreurs déçus ont donc engagé la responsabilité de la commune pour avoir délivré un certificat d’urbanisme illégal sur la base duquel ils se sont engagés.
Le Conseil d’État a condamné la commune à indemniser les requérants, notamment de la perte de valeur vénale de la parcelle.
Cette décision est lourde de conséquences et oblige les communes littorales à instruire les demandes de certificat d’urbanisme à la lumière du règlement d’urbanisme mais également d’en vérifier la conformité avec toutes les dispositions de la loi « littoral ».
C’est ce principe qui vient d’être appliqué par le Tribunal administratif de Rennes qui a condamné une commune à une indemnisation de plus de 200 000 euros au titre, notamment, de la perte de valeur vénale du bien.
Là encore, la commune avait délivré un certificat d’urbanisme positif qui avait suscité l’acquisition alors que le terrain, constructible au document d’urbanisme, ne l’était pas au sens des dispositions de la loi « littoral ».
Ce principe désormais établi rappelle la difficulté des services instructeurs lesquels ne peuvent pas se contenter d’étudier les projets au regard des seuls documents d’urbanisme, pourtant déjà bien complexes.
Cet article n'engage que son auteur.
Auteur

Elorri DALLEMANE
Avocate
1927 AVOCATS - Poitiers
LA ROCHELLE (17)
Historique
-
Dernières précisions sur les modalités d’exonération de l’obligation d’installation de dispositifs d’ombrières photovoltaïques
Publié le : 23/12/2024 23 décembre déc. 12 2024Collectivités / Environnement / EnvironnementArrêté du 4 décembre 2024 pris pour l’application du décret n°2024-1023 du 13 novembre 2024 portant application de l’article 40 de la loi n°2023-175 du 10 ma...
-
Le principe de réparation intégrale du préjudice n’est pas limité par le montant du marché de travaux confié au locateur d’ouvrage
Publié le : 23/12/2024 23 décembre déc. 12 2024Particuliers / Patrimoine / ConstructionEntreprises / Gestion de l'entreprise / Construction ImmobilierCass, 3ème civ, 21 novembre 2024, n°23-13.989 Le principe de réparation intégrale du préjudice implique que le responsable du dommage doit indemniser l’in...
-
Le bail réel d’adaptation à l’érosion côtière (BRAEC), réflexion sommaire
Publié le : 23/12/2024 23 décembre déc. 12 2024Collectivités / Urbanisme / Permis de construire/ Documents d'urbanismeLe bail réel d’adaptation à l’érosion côtière (BRAEC) est un nouveau contrat de bail de longue durée propre au recul du trait de côte. Il répond à l’inada...
-
Le cri d’alarme des collectivités au Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité sur la gestion du trait de côte
Publié le : 20/12/2024 20 décembre déc. 12 2024Collectivités / Environnement / EnvironnementDu 18 au 21 novembre 2024, se tenait à Paris le 106ème Congrès des maires et des présidents d’intercommunalité, évènement majeur pour les collectivités, pa...
-
Certificat d'urbanisme, PLU et loi Littoral
Publié le : 20/12/2024 20 décembre déc. 12 2024Collectivités / Urbanisme / Permis de construire/ Documents d'urbanismeIl arrive qu’un terrain situé en zone constructible d’un document d’urbanisme ne le soit pas nécessairement au sens des dispositions de la loi « littoral »...
-
Du nouveau en matière de photovoltaïques avec le décret du 13/11/2024
Publié le : 20/12/2024 20 décembre déc. 12 2024Collectivités / Environnement / EnvironnementDécret n° 2024-1023 du 13 novembre 2024 portant application de l'article 40 de la loi n° 2023-175 du 10 mars 2023 relative à l'accélération de la productio...
-
Promesse unilatérale de vente : la promesse doit être tenue - Ou l’inconséquence du promettant ne lui profite pas
Publié le : 19/12/2024 19 décembre déc. 12 2024Particuliers / Patrimoine / Immobilier / LogementJacques Chirac a prononcé cette phrase culte en politique : « les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent ». Il serait vain de compter le nombre de...