
La sécurité du don du sang devant la justice
Publié le :
07/09/2016
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La sécurité des donneurs de sang est-elle correctement assurée ? La question a été au cœur des débats du tribunal correctionnel de Lyon, lundi 5 et mardi 6 septembre, dans un procès pour homicide involontaire qui a vu comparaître une infirmière, un médecin et l’Etablissement français du sang (EFS), impliqués dans la chaîne des responsabilités présumées à l’origine du décès d’une jeune femme, au cours d’un prélèvement de plasma.Les faits remontent au 24 septembre 2009, dans le local de transfusion de l’EFS situé à l’Hôtel-Dieu, un des plus anciens hôpitaux de Lyon, reconverti depuis en complexe de luxe. Appelée par l’établissement en manque de stocks, Eve Marre, 29 ans, accorde bénévolement un don de plasma. L’infirmière fixe un kit à la machine, composé de deux pochettes de produits aux circuits et débits différents. Du chlorure de sodium, plus communément appelé sérum physiologique, destiné à hydrater le patient, sans danger. Et du citrate de sodium, anticoagulant à usage limité. Le sang passe par la machine durant trois quarts d’heure environ, pour séparer les éléments par centrifugation.
En fin de séance, Eve est prise d’un violent malaise. Les multiples tentatives de réanimation restent vaines. Les urgentistes la placent dans un caisson hyperbare, envisageant une malencontreuse bulle d'air dans le sang.
Personne n'imagine que la jeune femme a pu être empoisonnée par une injection massive de sitrate de sodium, à cause d’une inversion des poches.
Pour François HONNORAT, avocat de la famille d'Eve Marre, la douloureuse histoire de la collecte de sang en France pèse encore dans les pratiques. Créées en 1998 en lieu et place du CNTS, à la suite du scandale du sang contaminé, l'EFS a tout fait pour réhabiliter la sécurité sanitaire des produits sanguins, en pensant aux receveurs qui avaient subi une des pires crises sanitaires du pays.
Il a obtenu des certifications dans le traitement des produits. Aurait-il délaissé la sécurité des donneurs ? " Dans ce mouvement historique, on a le sentiment que la sécurité du donneur est une notion totalement minorée, abstraite, théorique", estime l’avocat.
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