Montée des eaux outre-mer

La montée des eaux dans les Outre-mer : quelles stratégies pour s’adapter ?

Publié le : 01/07/2025 01 juillet juil. 07 2025

Le 13 mai dernier le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) a rendu un avis établissant un état des lieux concernant la montée de eaux dans chaque territoire ultra-marin et a proposé des évolutions pour organiser l’adaptation de ces territoires à ce phénomène.
L’avis relève que de par leur aménagement concentré sur les bandes littorales et la fragilité de leurs écosystèmes, les Outre-mer sont les territoires français les plus exposés à la montée des eaux laquelle se manifeste par des phénomènes de submersion marine, d’érosion du trait de côte, d’inondations, de salinisation des terres et des nappes phréatiques. 

Or, la montée des eaux menace ces territoires à une échéance bien plus rapprochée qu’en métropole : le CEREMA alerte sur des conséquences importantes dès 2028 avant une accélération qui touchera massivement ces territoires à partir de 2050 avec, à terme, la disparition inévitable de certaines îles.

Le CESE rappelle l’importance de s’adapter à cette perspective inévitable et propose plusieurs pistes de réflexion et d’amélioration, notamment : 
 
  • L’amélioration de la prise compte des territoires insulaires et ultramarins au sein des stratégies nationales d’adaptation au changement climatique et la formation des élus locaux aux questions de prévention et de gestion des risques ;
 
  • L’intégration du phénomène de montée des eaux, de submersion marine et d’érosion au sein des outils de planification, d’aménagement et d’urbanisme encore très lacunaires ou trop anciens ; 
 
  • L’accompagnement de ces collectivités par les services de l’État lesquels disposent de meilleurs moyens d’intervention et notamment d’une meilleure ingénierie technique et scientifique ; 
 
  • La mise à disposition par l’État d’un guide de planification pour préparer et mettre en œuvre une relocalisation. Ce guide pourra s’appuyer sur les retours d’expériences de Miquelon-Langlade et de la commune du Prêcheur en Martinique. 

Le CESE souligne que le coût de l’inaction face à la montée des eaux sera très élevé, et, dans tous les cas, beaucoup plus élevé que celui de l’adaptation. 

Les dommages matériels vont devenir de plus en plus élevés comme le rappelle l’actualité de manière récurrente. 

Deux communes ont déjà engagé des opérations de relocalisation :
 
  • Le village du Prêcheur en Martinique abritant 1 300 habitants est pris en étau entre la montée des eaux et les coulées de boues volcaniques. La municipalité a donc préparé la relocalisation des quartiers les plus vulnérables et a engagé la construction d’une école-refuge dite « maison de la refondation » qui sera le centre d’un nouveau quartier déplacé sur les hauteurs et pourra servir de refuge paracyclonique et d’hébergement d’urgence en cas de catastrophe naturelle ;
 
  • Le village de Miquelon, menacé par l’élévation du niveau de la mer et hautement exposé aux risques de submersion et d’érosion marine va être déplacé. La relocalisation est prévue sur un site en hauteur, 15 parcelles de 800 m2 environ sont prévues dans un premier temps.
Les Outre-mer doivent être une priorité dans la mise en œuvre de l’adaptation au changement climatique : la connaissance, la prévention et la préparation ont vocation à améliorer la résilience de ces territoires. 


Cet article n'engage que son auteur.

Auteur

Elorri DALLEMANE
Avocate
1927 AVOCATS - Poitiers
LA ROCHELLE (17)
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