Guide pratique: le choix de la structure juridique
Publié le :
25/09/2012
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Le projet d’entreprise amène le futur entrepreneur à se poser de nombreuses questions auxquelles il n’est pas facile de répondre tant les situations sont multiples.
Il est donc primordial pour le futur chef d’entreprise de prendre le temps de la réflexion car le choix du statut juridique de son activité en déterminera le cadre légal et entraînera des conséquences sociales, fiscales et patrimoniales.
Les principales questions qui préoccupent le créateur d’entreprise sont les suivantes :
- Quel est le régime fiscal le plus avantageux ?
- Quel est le régime social le plus avantageux ?
- Quelle sera l’étendue de sa responsabilité ?
- Faut-il créer seul ? à plusieurs ?
- Peut-on protéger son patrimoine personnel ?
Dès lors, certains critères « basiques » permettent d’aiguiller le créateur d’entreprise dans sa quête de la structure juridique idéale.
- La nature de l’activité :
- La responsabilité des participants :
- La volonté de s’associer :
- L’organisation patrimoniale :
- Les besoins de financement :
- Le fonctionnement de l’entreprise :
- Le régime social de l’entrepreneur :
- Le régime fiscal de l’entreprise :
- Crédibilité vis-à-vis des partenaires (banques, fournisseurs, clients, …) :
Bien qu’il n’existe pas de structure idéale universelle, une présentation des avantages et des inconvénients des principales formes juridiques permet néanmoins d’apporter certaines précisions.
En tout état de cause, le créateur d’entreprise devra faire un choix incontournable :
- entreprise individuelle
OU
- création d’une société
Il convient dès à présent de préciser que l’exercice d’une activité par une personne souhaitant travailler seule n’implique pas nécessairement la forme d’entreprise individuelle.
En effet, si la plupart des sociétés imposent un minimum de deux associés, certaines sociétés peuvent être constituées par un associé unique (EURL et SASU).
Avantages et inconvénients des principales structures juridiques
1. L’entreprise individuelle
L’entreprise et l’entrepreneur ne forment qu’une seule et même personne.
AvantagesInconvénientsSimple et facile à mettre en place
- Formalités allégées, pas de statuts
- Responsabilité indéfinie sur l’ensemble des biens Patrimoine personnel et professionnel unique
- Entrepreneur seul maître à bord
- déclaration d’insaisissabilité
- privilégier la séparation de biens
- avantageux si charges réelles faibles
- possibilité de passer sous forme de société
Depuis le 1er janvier 2011, l’entrepreneur individuel a la faculté d’opter pour le régime de l’EIRL : Entreprise Individuelle à Responsabilité Limitée.
Cette option permet de constituer un patrimoine affecté à son activité professionnelle, distinct de son patrimoine personnel.
Enfin, pour une petite activité, il est possible d’opter pour le régime de l’auto-entrepreneur (formalités de création encore plus allégées, statut fiscal et statut social simplifiés).
Le choix d’une société quelle qu’elle soit permet de créer une nouvelle personne juridiquement distincte de celle de l’associé.
2. La société à responsabilité limitée (SARL)
AvantagesInconvénientsPossibilité d’avoir un associé unique
- EURL
- statuts à rédiger et à enregistrer, annonce, …
- pas d’obligation légale mais préférable
- à hauteur de leurs apports
- n’agit pas pour son compte
- Impôt sur les sociétés ou sur le revenu (notamment pour l’EURL ou sur option pour la SARL de famille)
- Bilan, dépôt des comptes, assemblées, …
- Agrément requis pour toute cession de parts à une personne non associée
- Régime social des indépendants (TNS) : gérant majoritaire de SARL et associé unique d’EURL
- Régime général (assimilé salarié) : dans les autres cas
3. La société par actions simplifiée (SAS)
Avantages Inconvénients Possibilité d’avoir un associé unique
- SASU
- statuts à rédiger et à enregistrer, annonce, …
- à hauteur de leurs apports
- n’agit pas pour son compte
- Souplesse contractuelle concernant les règles d’organisation et de transmissions
- Bilan, dépôt des comptes, assemblées, …
- banques, clients, fournisseurs, …
- Régime général (assimilé salarié) : quelle que soit sa participation dans le capital social
4. La société anonyme (SA)
Avantages Inconvénients Patrimoine distinct de celui des associés Formalités de création plus complexes
- statuts à rédiger et à enregistrer, annonce, …
- à hauteur de leurs apports
- n’agit pas pour son compte
- Bilan, dépôt des comptes, assemblées, …
- conseil d’administration ou directoire, conseil de surveillance
- 37.000 euros
- banques, clients, fournisseurs, …
- Régime général (assimilé salarié) : quelle que soit sa participation dans le capital social
Dans un contexte législatif qui tend actuellement à la modernisation de l’économie (loi du 4 août 2008) et à la simplification du droit (notamment loi du 22 mars 2012), la tentation du créateur d’entreprise d’agir seul est grande.
Toutefois, le risque paraît trop important de choisir une option mal adaptée à la situation particulière du créateur ou de repreneur d’entreprise.
Dans la mesure où aucune structure juridique n’est idéale et universelle, l’assistance d’un avocat, professionnel du droit de l’entreprise, avant toute démarche juridique paraît incontournable.
Consulter un avocat en amont permet au créateur d’entreprise d’appréhender d’un point de vue global l’ensemble des tenants et aboutissants juridiques de son projet.
En effet, une option qui répond a priori à un besoin à court terme peut par exemple s’avérer catastrophique à moyen, ou à long terme (les objectifs poursuivis révèlent alors toute leur importance).
Il est donc important de faire appel à un spécialiste du droit : l’avocat.
Par son expérience et ses compétences, l’avocat amènera le futur créateur d’entreprise à se poser les bonnes questions, TOUTES les bonnes questions.
Les conseils de l’avocat permettront alors au futur chef d’entreprise de choisir la structure la mieux adaptée en fonction des objectifs poursuivis et des priorités de ce dernier.
Les conseils éclairés du professionnel qu’est l’avocat aboutiront à :
- Traduire en langage juridique les questions à se poser ;
- Optimiser dans la mesure du possible le régime fiscal et social en fonction des réponses apportées ;
- Anticiper les problématiques juridiques et fiscales ;
- Préparer, formaliser et sécuriser les actes ;
Le rôle de l’avocat n’est pas cantonné au choix de la structure à proprement parler.
En effet, l’avocat sera en mesure d’assister l’entrepreneur dès la constitution dans tous les actes de la vie de la société, structure par définition évolutive (statuts constitutifs, procès-verbaux d’assemblée, rédaction de contrats en tout genre : location-gérance, baux commerciaux, contrats de distribution, de licence de marque, contrats de travail, …).
La mission de l’avocat peut également être plus complète.
Il peut en effet intervenir pour rédiger les actes de cession de fonds de commerce ou de titres de sociétés, les contrats d’apport, les pactes d’associés, …
L’avocat permettra de garantir une certaine sécurité juridique au repreneur en assistant ce dernier dans les négociations puis dans la rédaction des garanties d’actifs et de passif accompagnant les actes de cession.
L’avocat peut aussi assister le chef d’entreprise dans ses projets de restructuration de la société (augmentation / réduction de capital social, transfert de siège social, changement d’activité, de dirigeant, …)
Bien qu’il soit un peu prématuré de penser à l’ « après-société » dès la constitution, le projet de cession peut exister à court ou à moyen terme.
Quoiqu’il en soit, même si la transmission de l’entreprise n’intervient qu’à long terme, l’avocat sera en mesure d’apporter tous les conseils nécessaires pour préparer au mieux et le plus tôt possible ladite cession.
L’avocat mettra au service du chef d’entreprise l’ensemble de ses compétences et de son savoir-faire afin d’optimiser autant que possible la fiscalité liée à la transmission
Le cas échéant, l’avocat saura intervenir à côté ou en partenariat avec les autres professionnels du droit (Notaires et Huissiers notamment) ou du chiffre (Expert-comptable).
Enfin, la profession d’avocat, profession réglementée, implique à chacun le suivi d’une formation professionnelle continue (d’un minimum de 20 heures par an) permettant une connaissance éclairée des évolutions législatives et une maîtrise de leur application pratique.
Cet article n'engage que son auteur.
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