
Infraction de non désignation des conducteurs : les personnes morales pénalement responsables
Publié le :
22/01/2019
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Si le représentant légal de la personne morale ne dénonce pas l’identité du conducteur du véhicule ayant commis l’infraction dans un délai de 45 jours, la contravention de non-désignation sera constituée.La loi n°2016-1547 du 18 novembre 2016 de modernisation de la justice du XXIème siècle, entrée en vigueur le 1er janvier 2017, a introduit un article L.121-6 au sein du Code de la route, libellé en ces termes :
« Lorsqu'une infraction constatée selon les modalités prévues à l'article L. 130-9 a été commise avec un véhicule dont le titulaire du certificat d'immatriculation est une personne morale ou qui est détenu par une personne morale, le représentant légal de cette personne morale doit indiquer, par lettre recommandée avec demande d'avis de réception ou de façon dématérialisée, selon des modalités précisées par arrêté, dans un délai de quarante-cinq jours à compter de l'envoi ou de la remise de l'avis de contravention, à l'autorité mentionnée sur cet avis, l'identité et l'adresse de la personne physique qui conduisait ce véhicule, à moins qu'il n'établisse l'existence d'un vol, d'une usurpation de plaque d'immatriculation ou de tout autre événement de force majeure.
Le fait de contrevenir au présent article est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la quatrième classe. »
Il appartient donc au représentant légal de la personne morale, qui reçoit un avis de contravention, de procéder à la désignation du conducteur du véhicule, lors de la commission de l’infraction.
Les infractions dont il est question sont uniquement celles qui peuvent être constatées par ou à partir d’appareils de contrôle automatique.
Dans l’hypothèse où le représentant légal de la personne morale ne dénoncerait pas l’identité et l’adresse du conducteur du véhicule ayant commis l’infraction et ce dans un délai de quarante-cinq jours à compter de l’envoi ou de la remise de l’avis de contravention, la contravention de non-désignation sera constituée.
Le représentant légal encourt une amende dont le montant maximal est de 750 €.
Cependant, il est également possible de rechercher la responsabilité pénale de la personne morale même, pour cette infraction : la Cour de Cassation a pu l’indiquer dans son arrêt du 11 décembre 2018 (cass.crim, n° 18-82628).
Il est donc possible que la personne morale soit également l’objet d’une contravention pour l’infraction de non désignation du conducteur, précision faite que l’amende est dans cette hypothèse quintuplée, en application de l’article 530-3 du Code de Procédure Pénale Ceci constitue un dispositif incitatif pour convaincre les représentants légaux de procéder à la désignation de leurs employés en délicatesse avec le code de la route.
Cet article n'engage que son auteur.
Crédit photo : © Richard Villalon
Auteur
Sandra LARCHÉ
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