
La garantie des salaires (AGS) en cas de faillites transnationales
Publié le :
22/09/2025
22
septembre
sept.
09
2025
Lorsqu’une procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire de l’employeur est ouverte et que l’employeur n’a pas les fonds disponibles pour payer aux salariés les créances résultant de leur contrat de travail, la garantie AGS peut être mise en œuvre.Le régime de la garantie des salaires (AGS) permet alors de garantir le paiement des sommes dues aux salariés (salaires, préavis, indemnités de rupture, etc.) dans la limite de certains plafonds.
Les bénéficiaires de la garantie AGS sont :
- les salariés employés par une société française qui exercent leur travail en France
- les salariés détachés à l’étranger conservant le bénéfice du régime français de la Sécurité sociale ou, à défaut, le bénéfice d'un régime complémentaire de retraite
- les salariés français expatriés
- les salariés employés par une société étrangère qui exercent leur travail en France.
Ainsi :
Le code du travail consacre - depuis la Loi du 30 janvier 2008 - neuf articles aux dispositions applicables dans le cas où l'employeur qui se trouve en état d’insolvabilité est établi « dans un autre État membre de la Communauté européenne et de l'Espace économique européen » (C. trav., art. L. 3253-18-1 à L. 3253-18-9).
L'ouverture d'une procédure collective fondée sur l’insolvabilité de l’employeur doit avoir été demandée, et doit être prévue par les dispositions législatives, réglementaires, administratives d'un État membre de la Communauté européenne ou de l'Espace économique européen. Cette procédure doit entraîner le dessaisissement partiel ou total de l'employeur, ainsi que la désignation d'un syndic exerçant une fonction similaire à celle du mandataire judiciaire, de l'administrateur judiciaire ou du liquidateur.
Enfin, l'autorité compétente doit avoir, soit décidé de l'ouverture de la procédure, soit constaté la fermeture de l'entreprise de l'employeur ainsi que l'insuffisance de l'actif disponible pour justifier de la procédure.
Les créances prises en charge sont les mêmes que celles déjà prévues en droit interne.
Si les créances ne peuvent être payées en tout ou partie sur les fonds disponibles, l'AGS verse les sommes sur présentation par le syndic étranger ou par toute autre personne exerçant une fonction similaire à celle du mandataire judiciaire, de l'administrateur judiciaire ou du liquidateur des relevés des créances impayées (C. trav., art. L. 3253-18-4).
S'agissant des situations transnationales hors de l'Union européenne, la jurisprudence a posé le principe d'intervention de l'AGS (Cass. soc., 3 juin 2003, n° 00-45.948) dès lors que :
- d'une part, les salariés exercent ou exerçaient habituellement leur travail en France et,
- d'autre part, une procédure collective d'apurement du passif de l'employeur ouverte dans un pays extérieur à l'Union européenne, a fait l'objet d'une décision d'exequatur.
Ainsi, le salarié qui travaille en France pour une société étrangère est en principe bien protégé en cas de faillite de son employeur ; en pratique, la garantie AGS peut cependant s’avérer compliquée à mettre en œuvre car elle nécessite la coopération du mandataire étranger.
Cet article n'engage que son auteur.
Auteur

BLANC DE LA NAULTE Agathe
Avocate Collaboratrice
IFL-AVOCATS
PARIS (75)
Historique
-
La garantie des salaires (AGS) en cas de faillites transnationales
Publié le : 22/09/2025 22 septembre sept. 09 2025Entreprises / Contentieux / Entreprises en difficultés / procédures collectivesLorsqu’une procédure de sauvegarde, de redressement ou de liquidation judiciaire de l’employeur est ouverte et que l’employeur n’a pas les fonds disponible...
-
Le créancier n’a pas qualité pour demander la désignation d’un administrateur provisoire de son débiteur
Publié le : 26/05/2025 26 mai mai 05 2025Entreprises / Contentieux / Entreprises en difficultés / procédures collectivesCass. com., 7 mai 2025, n° 23-20.471 Pour la Cour de cassation, le créancier d’une société n’a pas qualité pour agir en désignation d’un administrateur pr...
-
Créance et convention de trésorerie : pas de transmission automatique de dettes entre sociétés d’un même groupe
Publié le : 01/04/2025 01 avril avr. 04 2025Entreprises / Contentieux / Entreprises en difficultés / procédures collectivesCass. com., 12 mars 2025, n° 23-23.961 Dans un arrêt du 12 mars 2025, la chambre commerciale de la Cour de cassation rappelle que la mise en place d’une c...
-
Procédure d’insolvabilité au Portugal et effets sur l’action judiciaire en recouvrement en France
Publié le : 14/02/2025 14 février févr. 02 2025Entreprises / Contentieux / Entreprises en difficultés / procédures collectivesCass. com., 5 févr. 2025, n° 23-12.588 Dans une décision récente, la Cour de cassation rappelle que lorsqu’un débiteur fait l’objet d’une procédure collec...
-
Liquidation totale en magasin : Cadre juridique et procédures
Publié le : 21/10/2024 21 octobre oct. 10 2024Entreprises / Contentieux / Entreprises en difficultés / procédures collectivesLorsqu'un commerçant est confronté à la nécessité de liquider ses stocks, que ce soit en raison d'une cessation d'activité, d'une restructuration ou d'un c...
-
Procédure de conciliation : précisions sur l’étendue de la confidentialité
Publié le : 30/09/2024 30 septembre sept. 09 2024Entreprises / Contentieux / Entreprises en difficultés / procédures collectivesIl est acquis que toute personne qui est appelée à la procédure de conciliation ou à un mandat ad hoc ou qui, par ses fonctions, en a connaissance est tenu...
-
La levée de la confidentialité du mandat ad hoc en cas d’ouverture d’une procédure collective
Publié le : 05/02/2024 05 février févr. 02 2024Entreprises / Contentieux / Entreprises en difficultés / procédures collectivesUn tribunal, saisi d'une demande d'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire à l'égard d'un débiteur qui bénéficie ou a bénéficié d'un mandat ad...