
Copropriété - vidéo surveillance et respect de la vie privée
Publié le :
27/07/2011
27
juillet
juil.
07
2011
Les moyens et techniques de vidéo-surveillance se sont développés au point que le marché les met à disposition des particuliers. Ces systèmes sont de nature à contribuer à la prévention des agressions et à la protection des personnes et des biens.
Installation d'un système de vidéo-surveillance vers une voie d’accès commune à la copropriété
Evidemment, ces systèmes sont de nature à contribuer, efficacement, à la prévention des agressions et à la protection des personnes et des biens.
Mais à l’inverse, on imagine facilement combien ils sont aussi susceptibles de porter directement atteinte au principe, toujours renforcé, du respect de la vie privée et de son intimité.
Au point que la Loi LLOPSI 2 a strictement encadré les conditions de transmission aux forces de l’ordre des images susceptibles d’être captées par des systèmes de vidéo surveillance équipant les immeubles collectifs.
Un Arrêt, voué à une large publication, rendue le 11 mai 2011 par la Cour de Cassation illustre et règle l’antinomie des avantages et inconvénients de ce genre d’équipement.
Se sentant menacé, le propriétaire d’une villa, incluse dans un ensemble en copropriété, avait imaginé d’installer, dans les parties privatives de sa villa, une caméra équipée d’un projecteur à déclenchement automatique dirigé vers une voie d’accès commune à la copropriété.
Le Syndicat des Copropriétaires, qui n’avait pas été consulté, s’en plaignait et avait fait assigner, en référé, en réclamant l’enlèvement du système sous peine d’astreinte.
La Cour d’Appel de Bastia avait accueilli cette demande en considérant que le système, orienté vers des parties communes de la copropriété, constituait un trouble manifestement illicite.
A l’appui d’un pourvoi formé contre cet Arrêt, le copropriétaire faisait valoir :
Que le droit au respect dû à l’image des personnes susceptibles d’être filmées n’était pas altéré puisque les images enregistrées n’avaient pas vocation à être rendues publiques et que le système en assurait rapidement la destruction,
Que l’atteinte susceptible d’être apportée à la vie privée des mêmes personnes n’était pas disproportionnée par rapport à la légitime préoccupation de la protection des personnes et des biens, « le risque d’être filmé par les uns étant proportionné aux risques encourus par les autres ».
L’Arrêt commenté :
I- Rejette le pourvoi au motif que le système litigieux « compromettait de manière intolérable les droits détenus par chacun d‘eux (les autres copropriétaires) dans leur libre exercice de leurs droits sur les parties communes ».
Ainsi est nettement privilégié le respect des droits de la personnalité, préféré à la préoccupation, fut-elle légitime, de défense des personnes et des biens.
II- Cependant, l’Arrêt réserve, de manière tout à fait expresse, l’hypothèse dans laquelle un consentement à l’installation du système aurait été requis et délivré par la copropriété.
Les Articles 25 et 25-1 de la Loi du 10 JUILLET 1965 décident que :« Les travaux à effectuer sur les parties communes en vue de prévenir les atteintes aux personnes et aux biens, » ne sont votés qu’à une majorité qualifiée de l’Assemblée Générale de la copropriété.
L’autorisation délivrée à un copropriétaire d’installer sur son lot un système visionnant des parties communes parait être subordonnée à un vote unanime.
Cet article n'engage que son auteur.
Crédit photo : © Frédéric Prochasson - Fotolia.com
Auteur

SCP FORTUNET & Associés
Cabinet(s)
AVIGNON (84)
Historique
-
Modification de l'organisation de la médecine du travail
Publié le : 29/07/2011 29 juillet juil. 07 2011Entreprises / Ressources humaines / Contrat de travailLa loi relative à l'organisation de la médecine du travail a été adoptée définitivement le 8 juillet 2011 par le Parlement et publiée au Journal officiel le...
-
Harcèlement allégué institutionnalisé en accident du travail
Publié le : 28/07/2011 28 juillet juil. 07 2011Entreprises / Ressources humaines / Discipline et licenciementDans les affaires de harcèlement allégué au travail, l’employeur peut obtenir de la Juridiction de Sécurité Sociale qu’elle tranche sur la question du caract...
-
Prestation compensatoire et délais de grâce?
Publié le : 28/07/2011 28 juillet juil. 07 2011Particuliers / Famille / DivorcesPar un arrêt du 29 juin 2011 , la Cour de cassation rappelle à nouveau que le débiteur d'une prestation compensatoire ne peut saisir le JEX d'une demande de...
-
Entrée en vigueur de la directive relative à la sécurité des jouets
Publié le : 27/07/2011 27 juillet juil. 07 2011Collectivités / International / Droit Européen / Droit communautaireLa Directive européenne renforçant les normes de sécurité des jouets est entrée en vigueur le 20 juillet 2011.Renforcement de la sécurité des jouetsLa direct...
-
L'interdiction de sous-louer un bail rural
Publié le : 27/07/2011 27 juillet juil. 07 2011Entreprises / Gestion de l'entreprise / Construction ImmobilierSelon les dispositions de l'article L. 411-35 du Code rural et de la pêche maritime, toute sous-location est interdite. Comme cela se produit fréquemment, le...
-
Copropriété - vidéo surveillance et respect de la vie privée
Publié le : 27/07/2011 27 juillet juil. 07 2011Particuliers / Patrimoine / CopropriétéLes moyens et techniques de vidéo-surveillance se sont développés au point que le marché les met à disposition des particuliers. Ces systèmes sont de nature...
-
Le juge des libertés et le malade hospitalisé sous contrainte
Publié le : 26/07/2011 26 juillet juil. 07 2011Particuliers / Santé / Responsabilité médicaleLoi du 5 juillet 2011 vient réformer le dispositif d'hospitalisation sans consentement, aussi bien la procédure sur demande d'un tiers (HDT) que la procédure...