
Police administrative : le CE suspend un arrêté anti-supporters
Publié le :
03/03/2020
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Le risque de trouble à l’ordre public doit être suffisamment grave pour justifier légalement un arrêté interdisant le déplacement de supporters d’un club de football.Le préfet du Territoire de Belfort avait pris un arrêté portant interdiction, à toute personne se prévalant de la qualité de supporter du club de football, de circuler ou de stationner aux abords du stade et d'accéder au stade à l'occasion d’un match de football.
L’article L. 332-16-2 du code du sport précise en effet que :
" Le représentant de l'Etat dans le département ou, à Paris, le préfet de police peut, par arrêté, restreindre la liberté d'aller et de venir des personnes se prévalant de la qualité de supporter d'une équipe ou se comportant comme tel sur les lieux d'une manifestation sportive et dont la présence est susceptible d'occasionner des troubles graves pour l'ordre public. / L'arrêté énonce la durée, limitée dans le temps, de la mesure, les circonstances précises de fait et de lieu qui la motivent, ainsi que le territoire sur lequel elle s'applique. / Le fait pour les personnes concernées de ne pas se conformer à l'arrêté pris en application des deux premiers alinéas est puni de six mois d'emprisonnement et d'une amende de 30 000 ? (...) ".
Cette décision était fondée sur le fait que lors de précédents matchs, des supporters du club considéré ou des personnes se prévalant de cette qualité avaient provoqué des incidents violents, notamment des rixes avec des supporters de l'équipe adverse, avec l'utilisation d'engins pyrotechniques.
Une association de supporters a introduit un référé liberté devant du Tribunal Administratif de Besançon afin d’obtenir la suspension de l’exécution d’un arrêté préfectoral interdisant le déplacement de supporters.
Le tribunal administratif a rejeté la demande de l’association de supporters.
Le requérant a formé un pourvoi en Cassation.
Le Conseil d’Etat a rappelé que seul un risque de trouble grave à l’ordre public peut justifier de l’atteinte à la liberté d’aller et venir de supporters.
Toutefois, les mesures prises au titre des pouvoirs de police administrative doivent être proportionnées aux risques de troubles à l’ordre public.
A ce titre, la haute juridiction a précisé que « l'interdiction de la venue en car d'une cinquantaine de personnes qui se prévalent de la qualité de supporter de l'ASNL et sont déjà titulaires d'un billet pour le match de ce jour ne peut être légalement justifiée par un risque de trouble grave à l'ordre public. »
Conseil d'Etat, 18 janvier 2020, n°437733
Cet article n'engage que son auteur.
Auteur

Capucine VARRON CHARRIER
Avocate Associée
CLAMENCE AVOCATS, Membres du Bureau, Membres du conseil d'administration
TOULON (83)
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