
Travaux sur bâtiments agricoles : La garantie décennale
Publié le :
24/05/2016
24
mai
mai
05
2016
Selon l’article 1792 du Code Civil, tout constructeur d’un ouvrage est responsable de plein droit, envers le maître ou l’acquéreur de l’ouvrage, des dommages, même résultant d’un vice du sol, qui compromettent la solidité de l’ouvrage ou qui, l’affectant dans un de ses éléments constitutifs ou l’un de ses éléments d’équipement, le rendent impropre à sa destination.Une telle responsabilité n’a point lieu si le constructeur prouve que les dommages proviennent d’une cause étrangère.
La mise en jeu de la garantie décennale auprès de son assureur est subordonnée à la démonstration d’une atteinte à la solidité de l’ouvrage ou à la circonstance que cet ouvrage est impropre à sa destination initiale;
A titre d’exemple, le fait que la toiture d’un chai n’est plus à même de supporter un manteau neigeux ou le déplacement d’un homme rend l’ouvrage impropre à sa destination ;
Des infiltrations d’eau en sous-sol caractérisent un défaut d’étanchéité compromettant l’habitabilité d’une maison, constituent, là encore, un autre exemple de vice relevant de la garantie décennale.
Un cloquage généralisé de l’enduit utilisé à l’occasion de travaux de ravalement d’un bâtiment d’exploitation peut aussi donner lieu à la mise en jeu d’une garantie décennale du constructeur.
Il y a évidemment de multiples exemples.
La condition est que le désordre qui a est apparu rende l’ouvrage impropre à sa destination ou le menace dans sa solidité.
C’est le maître d’ouvrage qui bénéficie de la garantie décennale sur la construction.
Lorsque la construction est vendue, l’acteur récupère le bénéfice de cette garantie décennale.
L’intérêt de la garantie décennale est que le maître d’ouvrage n’a pas à faire la preuve d’une faute du constructeur mais uniquement à démontrer l’existence d’un désordre lié à la construction. Ainsi, la mise en jeu de la responsabilité du constructeur est facilitée.
La réception de l’ouvrage constitue le point de départ du délai des garanties légales.
La réception doit être contradictoire, ce qui contraint le maître d’ouvrage à convoquer le constructeur et les intervenants aux opérations de réception.
Dans le délai d’un an suivant la réception, l’entrepreneur est seul tenu de la garantie de parfait achèvement et cette garantie a vocation de lever les réserves émises pendant la réception.
En cas d’impossibilité de procéder à une réception amiable, la partie la plus diligente peut solliciter une réception judiciaire en faisant une telle demande au tribunal.
Le délai pour agir en responsabilité contre les constructeurs et les sous-traitants est de 10 ans à compter de la réception.
Le recours à un avocat est indispensable, lequel organisera, dans la plus grande partie des affaires, une mesure d’expertise judiciaire afin de décrire précisément les désordres et les mesures de réparation qui s’imposeront mais aussi la valorisation de ces travaux afin que la compagnie d’assurances soit contrainte de prendre en charge ces derniers.
Cet article n'engage que son auteur.
Crédit photo : © julien tromeur - Fotolia.com
Auteur

Alexis GAUCHER-PIOLA
Avocat Associé
Alexis GAUCHER-PIOLA
LIBOURNE (33)
Historique
-
Construction: abaissement du seuil à partir duquel il faut passer par un architecte
Publié le : 28/12/2016 28 décembre déc. 12 2016Particuliers / Patrimoine / ConstructionUn décret du 14 décembre 2016 pris pour l'application de l'article 82 de la loi n° 2016-925 du 7 juillet 2016 relative à la liberté de la création, à l'archi...
-
Les conséquences de la nullité d'un contrat de construction de maison individuelle
Publié le : 24/06/2016 24 juin juin 06 2016Particuliers / Patrimoine / ConstructionLe contrat de construction de maisons individuelles (CCMI) est un contrat par lequel une personne ou une société (SCI en général), appelée maître d’ouvrage,...
-
Travaux sur bâtiments agricoles : La garantie décennale
Publié le : 24/05/2016 24 mai mai 05 2016Particuliers / Patrimoine / ConstructionSelon l’article 1792 du Code Civil, tout constructeur d’un ouvrage est responsable de plein droit, envers le maître ou l’acquéreur de l’ouvrage, des dommag...
-
Taxe d'aménagement: nouveaux tarifs pour le mètre carré de taxe d'aménagement au 1er janvier 2016
Publié le : 22/12/2015 22 décembre déc. 12 2015Particuliers / Patrimoine / ConstructionUn arrêté du 6 novembre 2015 actualise les tarifs pour le mètre carré de la taxe d'aménagement pour la période du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2016.La tax...
-
L'élément d'équipement à vocation exclusivement professionnelle à la lumière de la jurisprudence
Publié le : 24/08/2015 24 août août 08 2015Particuliers / Patrimoine / ConstructionL’analyse du régime juridique mis en œuvre par les dispositions de la loi du 4 janvier 1978 pour les désordres survenus postérieurement à la réception, tout...
-
L'intérêt à agir du vendeur d'immeuble affecté de vice
Publié le : 19/08/2015 19 août août 08 2015Particuliers / Patrimoine / ConstructionBien avant la loi du 3 janvier 1978, il était acquis en jurisprudence que l’action en garantie décennale du propriétaire d’un immeuble se transmettait aux ac...
-
Clarification des conditions du caractère contradictoire de la réception expresse
Publié le : 23/06/2015 23 juin juin 06 2015Particuliers / Patrimoine / ConstructionLa notion de réception, pierre angulaire du régime de responsabilité des constructeurs issu des articles 1792 et suivants du Code Civil, vient de connaître u...